Artiste vivant à Lyon, je conduis une recherche ouverte sur différents champs à la fois installation, performance, son, vidéo ou sculpture, qui emprunte à diverses disciplines leurs lexiques, procédés ou formes, proposant des œuvres partitions.
J’entends dans oeuvre partition la question à la fois d’une écriture possible, une oeuvre matrice donnant naissance à d’autres interprétations ou générant des événements, des objets, des sons…faisant apparaître une sorte de carambolage formel infini.
Les pièces sont des émanations d’images, de lectures ou d’événements trouvés au gré des hasards ou issus de l’actualité et qui sont ensuite décortiqués. En ressortent des volumes en devenir, des dessins en creux ou encore des installations qui sont une perpétuelle mise en abîme de l’élément source qui les a inspirées. Les figures à l’origine du processus deviennent alors des indices cachés dans toutes les œuvres.*
Dans ce procédé la question du lien Paysage/langage est importante et l’image tend à disparaître au profit d’un éclatement tant spatial que graphique. Le rapport au temps est important comme procédé de construction (apparition, dépose, superposition) ou à l’inverse de déconstruction (effacement, délitement) et se caractérise par l’actualisation de pièces au fur et à mesure de leur présentation tout autant que par la stratification des interventions formant un possible langage.
La catastrophe naturelle ou humaine est souvent le point de départ. Considérée comme une rupture ou un changement de sens, elle peut aussi bien être un commencement qu’une fin. Elle est utilisée via l’iconographie qu’elle génère comme approche du réel à un moment de défaillance, considérée comme objet poétique et fascinant à la fois.
J’utilise le procédé d’empreinte conférant à l’objet un système complet où travaillent la reproduction, l’existence des contraires et l’opération d’un écart différentiel. Un système où le lieu, l’événement et le temps coexistent. Ce procédé peut être fait par prélèvements divers avec de la matière (céramique, silicone, latex, terre, tissus…), graphique (traits, frottages) et sonore.
Les installations composites proposent un paysage anachronique, des variations autour de lieux ou de différentes sources. Des lignes d’horizon tremblantes sur des tissus aux couleurs de l’eau cachent leur fabrication par macération dans un bassin teinté. Un processus , un sédiment parfois violent, parfois tendre, qui s’accumule et produit des empreintes abstraites et oniriques.*
Chaque espace peut être appréhendé comme un ensemble d’éléments composant une partition dont la réalité sonore est sous-jacente tant dans l’interprétation que dans le fait qu’elle peut être constitutive de la fabrication d’une oeuvre par fracas, ruptures, glissements, pressions, frottements…